Que fait #MeToo à la littérature ?

Que fait #MeToo à la lecture, critique et l’enseignement des textes littéraires ? Le mouvement a contribué une large prise de conscience quant aux enjeux linguistiques liés violences sexuelles sexistes : lutter contre ces suppose d’abord nommer un viol viol. Mais telle exigence désambiguïsation peut entrer en contradiction avec complexité interprétative valorisée dans le cadre lecture littéraire. Elle présenterait par ailleurs risque d'inviter lire éloignés nous temps l’espace les évaluant l’aune notions d’une morale contemporaines jugées anachroniques. Prolongeant réflexions récentes Gisèle Sapiro (Peut-on dissocier l’œuvre l’auteur ?) d’Hélène Merlin-Kajman (La littérature l’ère MeToo), cet article étudie réception du récit Vanessa Springora, consentement (2020). En interrogeant polarisation discours critiques théoriques entre “féministe” “littéraire” parfois présentées comme incompatibles, il pose question lien possible pratiques interprétatives. Il théorise pratique soucieuse contextualiser l’usage modèles interprétatifs mobilisés l’analyse littéraire critiquer rapports pouvoir qu’ils dissimulent. défend ainsi l’hypothèse que invite réévaluer leurs paradigmes fonction ce rendent possible.